Pour Djoua Par Sarah Haidar
Par Homme Libre le lundi 6 juin 2011, 08:27 - FESTIVAL DE DJOUA - Lien permanent
Pour Djoua
A Bejaia, un festival est né depuis trois ans, dans les bras d’une montagne oubliée.
Djoua, ce coin de paradis qui tutoie les nuages et surplombe la mer, désertée par ses habitants en 1958 lorsqu’elle fut déclarée zone interdite par les Français, a repris ses couleurs et ses voix grâce à un festival de montagne qui fêtera en juillet sa troisième édition.
Indépendant, iconoclaste et libre, ce
méga-événement qui réapprend la vie aux silences injustes de
qui, eux aussi, sont « gênés » par l’ampleur que prend le festival.
Des pseudo-associations néo-inquisitrices se
préparent dès maintenant à semer des bémols et des tâches noires dans la
splendide symphonie de ce Woodstock algérien. Ils joueront notamment sur la
fibre religieuse de nos bon vieux villageois perdus entre la tolérance
originelle de leur religion et le rigorisme instauré et célébré comme le vrai
Islam par de jeunes fielleux en mal de charia ! Ils dénonceront les habits
« légers » des filles, le caractère transgressif des représentations
artistiques, la consommation d’alcool en plein air, les jeunes amoureux venus
se ressourcer à la fontaine de
chanter, danser et rire pour que Djoua vive libre et que les rimes et les mélodies de la Kabylie sortent enfin des carcans folkloriques et ataviques entretenus par les tenants de la culture officielle. Ces derniers savent maintenant que l’art peut survivre sans leurs « allocations » charitables : Djoua est le seul festival algérien, parmi les 153 autres, à entrer dans le guide du Routard !
Par : Sarah Haidar